(Pour comprendre le sens que je donne à l'analogie entre ces deux images (l'erreur perceptif de l'enfant Zu est analogue "par décalage" à la vision projective de l'adulte Cantor) vous pouvez lire ICI
"Pour que ces choses deviennent réellement des objets, il faudra que l'enfant comprenne le « comment » de leur apparition et disparition et qu'il renonce ainsi à croire possible leur réapparition mystérieuse à l'endroit qu'ils ont quitté et où l'action propre les a retrouvés. En bref, il faudra qu'au phénoménisme de la perception immédiate et au dynamisme de l'efficace pratique succède un rationalisme proprement géométrique".[Jean Piaget, La Construction du Réel chez l'enfant]
Piaget a tragiquement tort. Au fait, si Zu avait vraiment renoncé à croire qu'il est suffisant de penser et de vouloir que ces oeufs soient plus nombreux que tout ce que l'on pourrait compter, pour qu'ils gagnent contre toute armée de coquetiers aussi-nombreux-soit-ils... comment aurions-nous jamais pu croire à un "objet" mistérieux et magique comme le "Aleph", qui ose démentir tout "rationalisme proprement géométrique"?.
C'est bien vrai. Il faut avant tout que ZU grandisse, et qu'il sache pratiquer ses renoncements, et qu'il apprenne à lire, en se persuadant finalement de tout son être, que jamais - jamais! - 4 ne pourra être = 7 ...car ceci est imposé, d'ici à l'éternité, par rien de moins que LE SENS de ces symboles.
Néanmoins, l' ÂGE DE LA VRAIE SCIENCE, DE LA GAYA SCIENZA ne commence que lorsque notre esprit décide de se remettre à l'écoute de la magie cachée sous le sens apparent des choses, et de tout ce qui nous adresse la parole, et en cela Jean Piaget a été en réalité le plus important des anti-piagetiens, en nous dévoilant le monde enchanté de tous ces petits Zu, Ba, Sim, Edi, Blas... qui grâce à l'oeuvre qui leur est consacrée nous ont pu parler du monde secret du petit Cantor, du petit Galilée, du petit Pythagore, du petit Pappus... existant et vivant bien avant que leurs visions éblouissantes arrivent sur leur bouches et dans leur conscience réfléchissante.
Le monde de Eironeia commence la où la pensée humaine reprend conscience de sa puissance et de sa magie.